les hanches

Publié le 28 Avril 2021

les hanches

Les hanches, articulation centrale du corps font écho à des modes de pensées, des manières de vivre, un rapport au sacré qui varient d'une civilisation à l'autre.

Quelles significations se dessinent sous jacentes aux différentes représentations des hanches ?

Selon le dictionnaire, la hanche désigne à la fois : l'articulation d'un membre inférieur au bassin, et la région correspondant à

l'articulation .

Il apparaît donc une première ambiguïté sur la définition. La deuxième ambiguïté est due à l'extension indéterminée de

cette « région » proche de l'articulation.

Ce manque de clarté sur

la région « hanche » donne une place particulière, importante à la représentation des hanches lors de la mise en scène d'une femme. (Maternité liée à la largeur du bassin ; sensualité, érotisme dus à la sinuosité des lignes anatomiques concernées)

On dit aussi : L'aine, le côté, le flanc, la croupe, le bas du dos, le panier...

Couple Dogon avec la mère portant son enfant. col.particulière

Afrique Noire :

La tête et le torse prennent beaucoup d'importance contrairement aux jambes représentées très courtes. Celles ci sont des piliers, ancrés dans le sol d'où l'individu puise son énergie, piliers prolongés par le torse sans le plus souvent de rigueur anatomique poussée.

L'idée est dans la puissance de l'énergie que dégage l'ancêtre. L'oeuvre s'impose dans la réalité d'une existence monumentale, sans artifice, ni détail. Il n'y aucun effet du aux hanches ; elles sont un détail inutile. Le visuel est rejeté comme arbitraire. Le sculpteur va à l'essentiel. Jambes = piliers permettant de symboliser immobilité et respect. Contrairement à l'art grec qui cherchait l'idéal, à partir d'un individu de beauté idéale. On n'observe pas de différence dans le traitement de la hanche entre homme et femme. La sensualité n'existe pas, ni le détail.

Seule subsiste la puissance, l'énergie qui monte du sol. La hanche n'existe pas en

tant qu'articulation, tout le bassin fait bloc avec les jambes.

Thèbes-XIXe dynastie- calcaire peint- musée Egizio

Egypte :

Il ne semble pas possible de trouver dans la sculpture ou peinture de l'ancienne Egypte un quelconque aspect symbolique.

Visages émaciés, corps graciles mais élégants, portés à l'abstraction ne mettant nullement les hanches en évidence. L'opposition est totale avec les statuaires d'Afrique Noire. Solidité des hanches, liaison avec la terre d'un côté, hanches ignorées, abstraction de l'autre.

Statue d'une Nayika en grès ; style médiéval 11eme S.

Inde :

L'inspiration est dominée par la représentation des dieux et déesses portant l'amour, l'acte créateur, au stade du sacré. Il ne s'agit nullement de séduction profane, mais de montrer le caractère sacré de l'acte par lequel souvent le monde se renouvelle. La liberté de mouvement du bassin est souvent telle qu'il semble parfois être indépendant du buste et des jambes ; Déhanchement, mise en valeur du bassin et érotisme sont ici étroitement liés.

Moyen-Orient :

Il n'y a pas de représentation de l'être humain dans la civilisation moyen-orientale, mais certaines danses profanes magnifient tout particulièrement les régions ventrale, lombaire par des mouvements rythmés des hanches. Ici la symbolique érotique est évidente. L'aspect religieux, sacré n'existe pas. Il n'y a pas de sublimation d'un acte qui nous dégagerait de la condition humaine mais une mise en scène de la toute puissance de la femme dans la naissance du désir.

Dans les civilisations d'extrême - Orient (Chine Japon ), le corps est caché par d'amples kimonos.

L'art occidental :

En opposition avec l'aspect figé des statuettes d'Afrique Noire ou de l'aspect monumental des statues de l'Inde qui suggère le sacré, l'art grec introduit une dimension humaine ; « quand on compare le nu féminin grec au nu féminin indien son érotisme s'estompe, il rayonne de liberté » (Malraux- "Le musée imaginaire") L'oeuvre ne cherche pas une représentation architecturale. Le détail prend de la valeur et induit des sentiments, évocations qui n'ont rien à voir avec la vénération pour un ancêtre.

L'ondulation, la ligne, les jeux de lumières sur les hanches prennent de l'importance. Les mouvements de cette articulation, les changements de positions du bassin font surgir émotion sensualité.

Cette liberté dont parle Malraux va s'amplifier au cours du temps selon différents style. L'art nouveau à la fin du 19eme amplifie l'ondulation les courbes des hanches. Puis au contraire le style 1920 après la première guerre offre un style androgyne, hanches étroites ; comme une avancée dans le féminisme ? Une revendication de l'égalité homme-femme. On peut se demander si cet art début XXeme, précurseur de la mode, d'une manière de s 'afficher influencera par la suite une égalité homme- femme, une libération sexuelle, un certain mode vie...

« Le nu bleu » de Matisse peut rappeler par la forme de la cuisse, l'art primitif d'Afrique Noire ». Mais le peintre souligne la courbe des hanches, la fait ressortir en la mettant en évidence par une absence de couleur, il oppose la violence de leurs courbes à la naïveté du visage. Le bloc des hanches contraste violemment avec la gracilité du modèle. La notation érotique des hanches est de plus soulignée par le fait que le nu pose à l'extérieur et non seul dans une chambre. Le « reclining nude » de Matisse, figure androgyne, hanches à peine soulignés, atteint pourtant également une réelle sensualité par des moyens différents. Sincérité de la ligne, suggestion plus que réalisme. Il en est de même dans « la danse « de Matisse. La hanche ici fait partie d'un tout, ne se détache pas seul dans la lumière, mais participe à la suggestion générale.

Le nu bleu- Matisse

Le nu bleu- Matisse

Reclining nude- Matisse

Reclining nude- Matisse

Atelier

Visiter l'articulation de la hanche.. Visiter pour habiter... Visualiser l'os, la tête du fémur, le bassin, localisation de chaque partie et le pont entre les deux. Laisser la visualisation se faire et diffuser la sensation dehors. Partir du mental et laisser la résonance se faire.

Faire une action ; décider de s'assoir ; toucher par terre ; aller vers le piano ... Et goûter ce que l'on est en train de faire... Inverser : laisser partir le moteur du physique pour arriver au mental :

Mental- corps- physique A traverser dans les deux sens.

Faire travailler la marche : – En opposition bras-jambe/en symétrie comme des éléphants le bassin va avec la jambe d'appui.

– Comme des mannequins, la jambe vient se poser devant sur une ligne.

- Marcher dans les pas de quelqu'un : à l'écoute/ l'un derrière l'autre/ face à face/ dos à dos

Danser dans le plié:

Le plié de la hanche:

  • trouver le lié pour monter et descendre de la verticale à l'horizontale
  • trouver le saccadé

Alterner: trouver une danse à deux trois, en groupe qui joue de la pliure et du rythme.

Oeuvres :

« Set and Reset « Trisha Brown 1983 « Babil » Karin Ponties « Mad sunday » Julyen Hamilton ; 2008 Julyen Hamilton et Barre Philipps improvisation : les promenades in mas dieu

Institut Piklerlocsy Travaux de : la marche

Rédigé par meyer-heine julie

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