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/image%2F0834950%2Fob_dda530_img-2381.JPG "Partir du lieu du corps : dénominateur commun à tous et lieu de différence. Lecture: symbolique, culturelle, physique, artistique... Plurielle du corps. L'atelier de danse, à la croisée de l'artistique, du culturel, de la technique, pose un acte poétique.")
La peau
Publié le 3 Janvier 2016
"L’aventure humaine est affaire d’épiderme"
Régine Détambel
Les peaux ou le mille feuille sociétal.
Chez les Aborigènes, la société se définit par un système complexe de plusieurs peaux; chaque individu trouve sa place au sein de la famille de son clan, de l’univers en fonction des noms de peaux qui lui sont attribuées de par ses parents.
Chaque parent donne une « moieties » de peau à l’enfant.
Le nom de peau inscrit alors l’enfant dans un système de lignée qui lui permet de prendre place dans la société, de se marier, de tisser des liens avec tel ou tel individu.
L’individu pensé comme un oignon avec une superposition de peaux.
La peau frontière entre le moi et l’extérieur. Surface dont la texture, l’apparence, l’élasticité varient tout au long de la vie. L’appréciation est souvent liée à la culture, et la géographie de la personne. La peau touche autant l’être dans son entité individuelle que dans son enveloppe qui le sépare de l’extérieur.
Esthétique, symbolique, appartenance :
Tatouages et scarifications:
La peau nous renseigne sur nos émotions, notre état intérieur ; sa couleur son éclat, ses tatouages et camouflages sont autant de déclinaisons pour paraître, être, poser sa place au sein de son clan.
Expressions courantes:
A fleur de peau Peau de bébé Peau de pêche Sauver sa peau Peau de chagrin L’avoir dans la peau La peau d’orange Avoir la peau dure Une peau de vache Lui trouer la peau
« Comme un chandail que l’on a le corps s ‘étire quand on lève le bras, la peau propage l’étirement provoqué par un geste. Par la peau on peut très bien lire les directions d’un mouvement » .
« La tête aux pieds » Odile Rouquet
Atelier :
La peau comme une enveloppe
La peau comme une frontière
La peau comme une entité
Par groupe de 2-3-5... Danser dans la kinesphère de l’autre sans jamais le toucher. Faire vivre cet espace « intime ». Créer une kinésphère commune.
A l’inverse danser en gardant toujours le contact avec le groupe. Proposer une direction, un trajet. Masse en contact qui évolue.
Toucher la peau avec des verbes :
Tape, frotter, tapoter, appuyer, dessiner, griffer, effleurer, presser, frotter, glisser, tordre, plier, toucher, réchauffer, caresser.
En groupe, un leader mène la danse : improviser sur :
Presser-appuyer la peau
Plier- Tordre la peau
Etirer-repasser-allonger la peau
Caresser la peau.
Effleurer la peau
Construire une phrase dansée à partir des matériaux improvisés.
Par 5, organiser un ordre, une cohérence de la phrase.
Œuvres chorégraphiques :
Maguy Marin : « Eden » ; 1992- peau à peau
Mathilde Monnier : « Les lieux de là »- Dans les plis
Serge Ricci : « Un coquillage dans les nuages » ; 2015 (costumes : Alexandra Gilbert)-
Le costume comme peau
Merce Cunningahm : « Interscape », ; 2000- scénographie : Robert Rauschenberg- Rondo 1996
Christian Rizzo ; « 100% Polyester » 1999- Habiller l’invisible ou le temps comme une peau.
Kazuo Ohno : La Argentina ; 1977/Hommage à Antonia Mercé- Enfiler la peau d’un autre
Oeuvres picturales:
La chair comme paysage
L'érotisme de la peau
Symbolique et érotisme
Transcender la laideur
Le vêtement seconde peau- mémoire contre l’oubli.
Littérature :
« Le moi peau » de Didier Anzieu
« La princesse au petit pois » Andersen
« Petit éloge de la peau » Régine Détambel